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16 mars 2021 | Communiqué de presse

Accidents déclarés à la Suva en 2020: baisse liée au coronavirus

Quelque 430 000 accidents et maladies professionnelles ont été annoncés en 2020. La forte baisse par rapport à l’année précédente s’explique par les restrictions imposées pendant la pandémie de coronavirus: compte tenu de la réduction du travail, les accidents professionnels ont été moins nombreux et, comme beaucoup d’activités n’étaient plus possibles, le nombre d’accidents durant les loisirs a aussi diminué. La baisse des frais de traitement et des indemnités journalières est moins marquée que celle du nombre d’accidents.

Table des matières

En 2020, les assurés de la Suva ont déclaré environ 430 000 accidents, soit 10,0 % de moins qu’en 2019. Le nombre d’accidents professionnels a reculé de 9,8 % et celui des accidents non professionnels a même baissé de 10,9 %. En revanche, le nombre d’accidents subis par des personnes inscrites au chômage affiche une hausse de 4,9 %, qui est principalement due à l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi pendant la pandémie de coronavirus.  

Accidents enregistrés à la Suva dans le domaine de l’assurance-accidents obligatoire

  2020 2019 Différence
Nombre total d'accidents et de maladies professionnelles 430 268 478 094 -10,0 %
dont accidents professionnels et maladies professionnelles 165 609 183 690  -9,8 %
dont accidents non professionnels 248 415 278 924 -10,9 %
dont accidents et maladies professionnelles dans l'assurance-accidents des chômeurs 16 244 15 480 +4,9 %

 

Recul prononcé pendant le confinement au printemps

Les accidents enregistrés à la Suva ont considérablement diminué, en particulier durant le confinement à partir de la mi-mars 2020: par moments, leur nombre était presque réduit de moitié par rapport à l’année précédente. Une fois la première vague de pandémie passée, les accidents ont à nouveau augmenté au cours des mois de juillet à septembre 2020 pour retrouver le niveau de 2019. La seconde vague a ensuite entraîné, à partir du mois d’octobre 2020, une nouvelle baisse des accidents déclarés. Le nombre d’accidents jusqu’à la fin de l’année a été nettement inférieur aux valeurs de l’année précédente.

Moins de travail, moins d’accidents du travail

En ce qui concerne les accidents professionnels, les mesures ordonnées n’ont pas affecté toutes les branches assurées auprès de la Suva de la même manière: dans certaines branches, le travail a pu se poursuivre plus ou moins normalement malgré les restrictions, alors que dans d’autres, l’activité a été sensiblement réduite, ce qui a conduit à une diminution correspondante des accidents professionnels. Le transport aérien a enregistré la plus forte baisse des accidents professionnels (-54 %). 

Limitation des activités durant les loisirs

Les accidents durant les loisirs affichent une évolution similaire à celle des accidents professionnels. Les domaines skiables ont fermé en mars 2020, ce qui a mis fin prématurément à la saison de ski et entraîné une chute soudaine du nombre d’accidents de ski (-22 %). Comme il n’a pas été possible de jouer au football pendant une période prolongée, le nombre d’accidents de football sur l’année entière a aussi considérablement reculé par rapport à l’année précédente (-37 %). Il en va de même des autres sports de balle (-32 %) et du hockey sur glace (-42 %).

Forte augmentation des accidents de vélo

Pendant la pandémie, d’autres activités de loisirs ont toutefois entraîné une hausse des accidents. Les sorties à vélo n’étaient soumises à aucune restriction. Dès le mois d’avril, le temps souvent radieux a favorisé la pratique de cette activité. Les accidents de vélo ont ainsi augmenté de 21 % par rapport à l’année précédente. Près de la moitié de cette hausse s’explique probablement par un besoin accru d’exercice. Les accidents de jardinage (+15 %) et de bricolage (+9 %) ont eux aussi augmenté.

Baisse des coûts inférieure à celle des accidents

En tant qu’assurance sociale, la Suva n’est pas tenue de générer un profit et ses excédents financiers reviennent aux assurés sous la forme de primes plus basses. Actuellement, il est procédé à une évaluation des données de 2020 et à une analyse de l’évolution des coûts dans les différentes branches. Dans nombre d’entre elles, la baisse des accidents durant la pandémie de coronavirus se traduira par des excédents dans l’exercice 2020, qui seront restitués avec les primes 2022.

Les premières analyses montrent cependant que la diminution des frais de traitement et des indemnités journalières en 2020 est moins forte que celle du nombre d’accidents. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur le coût des rentes, une rente étant généralement allouée environ trois à cinq ans après l’accident. «Le fait que les frais de traitement et les indemnités journalières aient moins baissé que le nombre de cas signifie que les coûts moyens par cas ont augmenté», explique Peter Andermatt, statisticien à la Suva. «D’un point de vue statistique, il n’est pas encore possible de déterminer clairement la cause de cette hausse. Toutefois, un recul plus important des cas mineurs, comme les accidents de sports de balle, et une augmentation de la durée de perception des indemnités journalières par cas semblent être principalement déterminants à cet égard.»

Des informations détaillées sur l’évolution des primes seront fournies le 18 juin 2021, lors de la conférence de presse bilan.

Portrait de la Suva

La Suva exerce son activité depuis 1918 et emploie près de 4500 personnes au siège de Lucerne, sur les 18 sites des agences réparties dans toute la Suisse et dans ses deux cliniques de réadaptation de Bellikon et de Sion. Entreprise indépendante de droit public, elle assure près de 130 000 entreprises, soit 2 millions d’actifs, contre les conséquences des accidents et des maladies professionnelles. Les bénéficiaires de l’assurance-chômage sont assurés automatiquement à la Suva. La Suva assume aussi la gestion de l’assurance militaire sur mandat de la Confédération, ainsi que l'assurance-accidents des personnes bénéficiant de mesures de l’AI. Les prestations de la Suva comprennent la prévention, l’assurance et la réadaptation. La Suva est financièrement autonome et ne perçoit pas de subventions. Ses excédents de recettes sont redistribués aux assurés sous forme de réductions de primes. Les partenaires sociaux – employeurs et salariés – de même que la Confédération sont représentés au sein du Conseil de la Suva.

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