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14 septembre 2022 | de Luk von Bergen

Un organe fragile, mais bien protégé

Notre crâne fait alors office de casque de protection naturel, dont la mission est de préserver l’organe vital qu’est le cerveau.

Table des matières

On recense chaque année plus de 90 000 blessures à la tête en Suisse. Si la plupart des accidentés s’en tirent avec quelques bosses et une bonne frayeur, c’est grâce à des mesures de prévention telles que le port d’un casque adéquat – et à la structure de notre crâne. Comme l’explique Holger Schmidt, chef du groupe spécialisé neurologie de la Suva: «Non seulement le cerveau est protégé par le liquide céphalo-rachidien, qui amortit les vibrations, mais l’épaisse ossature du crâne offre elle aussi une protection au quotidien, par exemple lors de chutes». La capacité de résistance du crâne varie toutefois selon les cas: «La gravité de la blessure dépend entre autres de l’impulsion, de la durée du choc et de l’angle d’impact.» En outre, tous les éléments de notre crâne ne présentent pas la même stabilité. L’os le plus fragile est l’os temporal, tandis que le plus robuste est l’os frontal. Au sens propre, «avoir la tête dure» peut donc nous sauver la vie.

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Holger Schmidt, chef du groupe spécialisé neurologie de la Suva

Préserver l’essentiel

Le cerveau étant protégé par les os et le liquide céphalo-rachidien, d’éventuelles bosses, contusions ou autres blessures du périoste sont certes douloureuses, mais guérissent relativement vite et ne laissent dans le pire des cas qu’une cicatrice. En revanche, tout se complique si le cerveau est touché. Comme le souligne Holger Schmidt, les traumatismes cranio-cérébraux mineurs, désignation scientifique des commotions cérébrales, doivent être pris au sérieux. «Il s’agit d’un dysfonctionnement temporaire des cellules nerveuses du cerveau qui nécessite au moins dix jours de repos, voire plus selon la blessure.»

Les lésions cérébrales traumatiques, de gravité moyenne, s’accompagnent d’hémorragies cérébrales. «En fonction de l’emplacement et de l’importance du saignement, on fait preuve de précaution en observant l’évolution de celui-ci ou on procède à une intervention neurochirurgicale.» Les lésions cérébrales traumatiques sévères, avec compression cérébrale, par exemple, sont quant à elles relativement rares mais lourdes de conséquences: les patients perdent alors durablement connaissance et souffrent d’hémorragies au sein de la boîte crânienne, d’hypertension intra-­crânienne et souvent de dommages irréversibles, lorsqu’ils parviennent à survivre.

Faire marcher son cerveau afin de le protéger

Lorsqu’il s’agit de la protection de la tête, tout instant d’égarement peut se payer très cher. C’est pourquoi la Suva mène depuis de nombreuses années des campagnes de prévention afin d’attirer l’attention des travailleurs sur l’importance de porter un casque  ou de bien sécuriser les charges. Et pourtant, dans le cadre de l’assurance contre les accidents professionnels (AAP), on enregistre chaque année 12 000 blessures à la tête consécutives à un choc, et quasiment deux fois plus dans l’assurance contre les accidents non professionnels (AANP). Dans plus d’un cas sur trois, le choc est occasionné par un objet isolé, une pièce, une charge ou un élément de mobilier, tandis que dans 2400 cas, il est dû à un animal ou à un tiers, souvent dans le cadre d’activités sportives, mais aussi à des bagarres ou des disputes. Dans les autres cas, ces accidents surviennent avec des outils, des équipements auxiliaires ou des machines. Même s’il est impossible de prévenir 100 % des accidents, ces chiffres ont de quoi surprendre quand on sait que la majorité des blessures consécutives à un choc avec un tiers ou un objet peuvent être évitées au moyen d’un comportement approprié, dans le cadre professionnel comme sportif. 

Interview avec Heinz Graf, service spécialisé dans les équipements de protection individuelle

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«Protection de la tête: ne pas rogner sur les prix»

Un casque a pour principale fonction de protéger la tête. A quelles autres exigences doit-il satisfaire?
Tout dépend du contexte dans lequel il est utilisé. Le casque d’un travailleur exposé régulièrement à la chaleur doit être équipé de fentes d’aération et d’un bandeau interchangeable, tandis que celui d’une personne réalisant des travaux sur cordes doit intégrer une jugulaire.

L’essentiel est qu’il protège contre les dangers au poste de travail et soit pratique à utiliser.

Qu’en est-il du prix?
Il va de 7 francs environ pour un casque de protection industriel conforme à la norme EN 397 (le modèle le plus répandu) à 50 francs pour certains casques dotés de fonctions supplémentaires. Cependant, il est important de s’assurer que le casque satisfait aux normes, est certifié et offre la protection requise. La priorité doit être accordée non pas au prix, mais à la fonctionnalité et à la simplicité d’utilisation.

«Pour être agréable à porter, un casque doit être parfaitement ergonomique.»

Heinz Graf

A quoi voit-on qu’un casque de protection doit être remplacé?
Selon le modèle, la durée de vie du casque varie entre quatre et dix ans. Il est primordial de se conformer aux instructions du fabricant. Selon le type de travaux, la température et l’usure, les matériaux peuvent s’abîmer plus rapidement et perdre de leur capacité de protection. Certains casques disposent d’un indicateur UV qui change de couleur au fil du temps; on sait ainsi quand le casque doit être remplacé. Il est recommandé d’inscrire dans celui-ci la date de sa première utilisation et de s’assurer régulièrement qu’il est toujours en bon état.

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