13044_03.tif

Accident du travail mortel sur un chantier – exemple pour la formation

En raison d’une erreur fatale, Cédric P. meurt écrasé par un élément en béton. Si toutes les consignes avaient été respectées, le jeune ouvrier du bâtiment serait encore en vie. À l’aide de cet exemple d’accident, montrez à vos collaborateurs et collaboratrices les conséquences graves que peuvent avoir les erreurs de comportement et le non-respect des règles de sécurité.

Table des matières

En bref

Afin de protéger les autres sur un chantier, il est primordial de prendre au sérieux tous les dangers et d’effectuer son travail consciencieusement. Cela vaut particulièrement lors de la manipulation de charges lourdes comme les éléments en béton. Afin d’éviter les accidents tragiques comme celui de Cédric P., les charges doivent être correctement fixées et il faut impérativement respecter les règles de sécurité.

Dans le cas du jeune ouvrier en bâtiment, plusieurs erreurs ont été commises:

  • l’accessoire de levage n’était pas adapté aux dimensions, ni à la forme de l’élément en béton.
  • Les chaînes de sécurité supplémentaire du module de 400 kg n’ont pas été utilisées.
  • Cédric P. se trouvait directement en dessous de la charge en suspension, donc dans la zone de danger.

Si les parties prenantes avaient travaillé en toute sécurité, cet accident du travail ne se serait pas produit.

Reconstitution de l’accident

Cette description se fonde sur des faits réels, mais les détails et les noms ont été modifiés.

La scène se passe dans un appartement sous les toits en construction. Avec ses collègues de chantier, Cédric P. pose des éléments de plafond préfabriqués en béton cellulaire. Une opération de routine.

Les éléments sont hissés à l’aide d’une grue jusqu’à l’endroit souhaité, puis posés entre des poutres en acier et le mur extérieur. Pour ce faire, le conducteur de la grue utilise un accessoire de levage doté d’un dispositif de préhension.

Afin de guider les éléments de construction en suspension vers l’emplacement souhaité, Cédric P. se tient sur une échelle double.

Le premier élément en béton est mis en place sans aucun problème. La situation tourne mal pour le deuxième module. Lorsque l’élément de construction prend appui sur le mur extérieur, il se détache du dispositif de préhension et chute.

Cédric P., alors âgé d’à peine 24 ans, se trouve directement sous la charge et se retrouve écrasé par la dalle de béton de 400 kilogrammes. Il n’a aucune chance de survie.

Ses collègues de travail sous sont le choc. La famille de Cédric et ses amis sont anéantis. Personne ne se remettra jamais entièrement de cet accident tragique.

Analyse de la chaîne d’erreurs

Si l’on regarde de plus près la chute de Cédric P., on remarque plusieurs causes qui ont conduit à cet accident professionnel.

Le grappin n’a pas une bonne prise sur l’élément

L’accessoire de levage n’a pas pu avoir une prise suffisamment solide, car il n’était pas adapté aux dimensions ni à la forme des éléments en béton transportés.

Les instructions d’utilisation stipulent que le moyen de préhension doit être fixé dans la rainure et sous la crête. Comme l’élément en béton était trop grand, le grappin ne pouvait pas atteindre le dessous de la crête et ne pouvait saisir que la partie supérieure. Ainsi, la plaque de béton n’était maintenue que par l’effet de serrage latéral.Un dispositif très risqué au vue de la dalle de 400 kilogrammes.

Plaque de béton suspendue de travers dans un dispositif de préhension. Une vue détaillée montre que, d’un côté, le grappin n’atteignait pas le dessous de la crête.

Le moyen de préhension ne pouvait donc pas sécuriser la prise de l’élément en béton, car il atteignait uniquement la partie supérieure de la crête d’un côté. Il était alors prévisible que le grappin cède sous le poids de la charge.

Absence de chaînes – manque de sécurité

Toutes les personnes qui utilisent une grue ou procèdent à l’élingage de charges doivent impérativement respecter les consignes d’utilisation du fabricant.Dans ce cas, les instructions n’ont pourtant pas été prises en compte. Bien que l’élément en béton pèse près d’une demi-tonne, les chaînes de sécurité n’ont pas été utilisées et sont restées sur le sol.

Même si le temps presse, rien ne justifie un tel comportement irresponsable, car l’effort nécessaire au montage est minime. En cas de problème, les chaînes de sécurité peuvent sauver des vies. Dans le cas de Cédric P., elles auraient empêché la chute de l’élément en béton.

Plaque de béton suspendue en l’air par un grappin. Les chaînes de sécurité manquantes sont indiquées en rouge.

Malgré le poids de la charge, aucune chaîne de sécurité n’a été utilisée. Si l’accessoire de levage vient à céder, la charge lourde s’écrase dans le vide sans être freinée.

Au mauvais endroit au mauvais moment

Les charges en suspension représentent toujours un risque. L’usure des matériaux, une erreur de montage, le vent, une négligence: il existe mille et une raisons pour lesquelles un élément en béton peut se détacher du dispositif de levage et tomber. C’est pourquoi il existe une règle d’or: on est en sécurité seulement si on est en dehors de la zone de danger.

Si Cédric P. avait respecté la distance de sécurité nécessaire, la chute de la charge de 400 kilos lui aurait causé une belle frayeur, mais il aurait pu se présenter à sa formation de contremaître en bonne santé.

Un ouvrier du bâtiment se tient sur une échelle double juste en dessous d’un élément en béton en suspension, lorsque celui-ci se détache du grappin et s’effondre sur lui.

Il est possible que le maçon qualifié n’ait pas été conscient du risque, ou alors qu’il ne voulait pas interrompre le travail en cours pour déplacer l’échelle. Il était donc au beau milieu de la zone de danger lorsque l’élément en béton s’est décroché du grappin et s’est effondré sur lui.

Présentation de l'exemple d'accident

13044_03.tif
Écrasé par un élément préfabriqué en béton cellulaire – Présentation
PDF, 937.08 KB

Bases légales

  • Travaux de levage: art. 6 Ord. sur les grues
    Les charges doivent être assurées de sorte qu’elles ne puissent pas se renverser, tomber ou glisser. Les systèmes de préhension des charges et les moyens de suspension doivent être adaptés et être en parfait état de service. Les personnes qui les utilisent doivent être qualifiées sur la manière de procéder.
  • Information et instruction des travailleurs: art.6 OPA
    L’employeur veille à ce que son personnel soit suffisamment informé et informe sur les dangers et les mesures de sécurité au travail.
  • Travaux comportant des dangers particuliers: art. 8 OPA
    L’employeur ne peut confier des travaux comportant des dangers particuliers qu’à des travailleurs ayant été formés spécialement à cet effet. Par ailleurs, il convient de surveiller le personnel qui exécute de telles tâches et de limiter le nombre d’installations comportant un danger au minimum.
  • Équipements de travail. Principes: art. 24 OPA
    Des équipements de travail peuvent être employés uniquement s’ils sont utilisés avec soin et conformément à leur destination, afin de ne pas mettre en danger la sécurité et la santé du personnel.
  • Utilisation des équipements de travail: art. 32a OPA
    Les équipements de travail doivent être utilisés exclusivement pour les travaux et dans les emplacements prévus à cet effet. Il faut donc veiller à bien tenir compte des instructions d’utilisation du fabricant.
  • Norme EN 13155, Appareils de levage à charge suspendue – Sécurité – Équipements amovibles de prise en charge

Téléchargements et commandes

Cette page vous a-t-elle été utile?

Cela pourrait aussi vous intéresser