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25 mars 2021 | de Regula Müller

Morsure redoutable

Les cas de maladies transmises par des tiques augmentent depuis plusieurs années. À l’origine de 10 000 consultations par an en Suisse, les morsures de tiques sont loin d’être anodines.

Table des matières

Présente partout en Suisse, la tique, de la famille des arachnides, est surtout active au printemps et à l’automne. Capable de grimper sur des plantes jusqu’à 1,5 m au-dessus du sol, elle vit principalement dans les sous-bois et en bordure des forêts et des chemins. La tique s’agrippe aux animaux ou aux personnes, puis cherche un endroit où mordre. Bien ancrée sur la peau, elle suce le sang de sa victime pendant plusieurs jours et peut alors transmettre les agents pathogènes de la borréliose ou de la méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE).

La borréliose

Selon les régions, 5 à 50 % des tiques sont porteuses de borrélies. Quand une tique transmet ces bactéries, on trouve des anticorps dans le sang. Si elle passe souvent inaperçue, l’infection peut aussi provoquer dans un premier temps l’apparition de rougeurs autour de la morsure. Des symptômes grippaux peuvent aussi survenir. Dans les cas graves, on observe des douleurs, des troubles de la sensibilité, voire une paralysie des bras, des jambes et de la tête. Le système nerveux et, plus rarement, les articulations sont parfois également touchés. La maladie se soigne par traitement antibiotique.

La MEVE

La méningo-encéphalite verno-estivale est une inflammation des méninges et du cerveau causée par un virus. D’après l’Office fédéral de la santé publique OFSP, tout le territoire suisse, à l’exception des cantons de Genève et du Tessin, est à risque. Entre 0,5 et 5 % des tiques sont porteuses du virus.

Si l’une d’elles le transmet, l’évolution de la maladie peut être grave. De la fièvre et des céphalées comptent parmi les premiers symptômes. Dans 5 à 15 % des cas, au bout de quelques jours souvent sans symptômes, une inflammation du système nerveux se produit, engendre de violents maux de tête, parfois une paralysie et des troubles de la conscience, et peut causer des séquelles irréversibles, voire la mort. La MEVE ne se soigne pas par antibiotiques, mais un vaccin permet de s’en prémunir.

6 conseils pour se protéger des tiques

  1. Évitez les lieux à risque.
  2. Portez des vêtements couvrants.
  3. Utilisez un produit anti-tiques.
  4. Examinez votre corps et vos vêtements. En cas de morsure, saisissez la tique à sa base avec une pince à épiler ou un tire-tique (avec les ongles des doigts si nécessaire) et arrachez-la à la verticale.
  5. Faites-vous vacciner contre la MEVE.
  6. Consultez un médecin en cas de symptômes.

Vous trouverez ici des brochures d’information et une carte des régions à risque.

Vaccination

L’OFSP recommande la vaccination à tous les adultes et enfants de plus de six ans vivant ou séjournant dans une zone à risque (tous les cantons sauf Genève et le Tessin). Chez les enfants plus jeunes, la situation doit être évaluée au cas par cas. La vaccination est inutile pour ceux qui ne fréquentent pas d’endroits où l’on trouve souvent des tiques (notamment les forêts, broussailles, hautes herbes et buissons à moins de 2000 mètres d’altitude). Un rappel est recommandé dix ans après la vaccination initiale (trois injections). L’employeur doit prendre en charge le coût des vaccinations requises pour des motifs professionnels (ouvriers forestiers, gardes-forestiers et agriculteurs).

Se protéger

C’est surtout au printemps et à l’automne qu’il faut se méfier des tiques. Mieux vaut alors éviter les forêts et leurs abords, les broussailles, les sous-bois, les hautes herbes et les fougères. Les vêtements fermés et couvrants offrent une bonne protection. Sur fond clair, les tiques se voient mieux et s’enlèvent facilement avant d’avoir eu le temps de mordre leur hôte. On peut aussi vaporiser du produit anti-tiques sur sa peau et ses vêtements.

Retirer la tique

En cas de morsure, il faut retirer la tique le plus vite possible pour se prémunir contre tout risque de maladie. Plus la tique a le temps de sucer le sang de sa victime, plus elle risque de transmettre des agents pathogènes. Examinez attentivement votre corps et vos vêtements après vous être rendu dans un lieu potentiellement fréquenté par des tiques. Celles-ci mordent souvent au creux du genou, dans l’aine, sous les aisselles et, chez les enfants, sur le cuir chevelu.

Si vous présentez des signes d’une borréliose ou d’une MEVE après avoir été mordu par une tique, consultez immédiatement un médecin.

Qui paie en cas de morsure de tique?

Aux termes de la loi, «est réputé accident toute atteinte dommageable, soudaine et involontaire, portée au corps humain par une cause extérieure extraordinaire». La morsure de tique répondant à ces critères, les assureurs-accidents la considèrent comme un accident (lésion cutanée avec risque d’infection). Les coûts sont donc pris en charge par l’assurance-accidents.

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