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13 mars 2023 | de Jörg Rothweiler

Attention, danger électrique

Invisible et inodore, l’électricité présente des risques difficilement perceptibles; c’est ce qui la rend si dangereuse. Quelles sont les conséquences d’une décharge électrique et comment prévenir ce type d’accidents?

Table des matières

500 accidents électriques chaque année

Que ce soit au sein d’entreprises d’électricité, d’installation électrique ou de contrôle électrique, en tant qu’électriciens d’exploitation dans l’industrie et les arts et métiers ou comme formateurs dans une école ou une entreprise, quelque 100 000 salariés à plein temps travaillent à proximité d’installations électriques en Suisse. Comme chacun sait, l’électricité est très dangereuse car invisible, silencieuse et inodore. Quand on la sent, il est souvent trop tard.
Lors d’un accident électrique, le risque de perdre la vie est 50 fois plus élevé que pour les autres accidents. Et pourtant, il n’est pas rare que les «5 + 5 règles vitales»  en la matière soient observées à contrecoeur, voire ignorées, notamment en présence de basse tension. Les conséquences peuvent être fatales: chaque année, environ 500 accidents électriques sont signalés à l’Inspection fédérale des installations à courant fort (ESTI). Près de 99 % sont des accidents professionnels et surviennent neuf fois sur dix avec une basse tension, que l’on croit sans danger. Entre 2007 et 2016, ces accidents ont causé des blessures graves à 450 personnes et coûté la vie à 18 autres, dont 14 alors que la tension était basse!

Quand l’électricité devient-elle dangereuse?

La gravité des blessures (voir graphique) dépend de l’intensité et de la durée d’exposition. L’intensité est fonction de la tension et de la résistance de transition, qui dépend de la surface de contact (vêtements, épaisseur et humidité de la peau) et de la conductivité du sol (semelles en caoutchouc, parquet, terre humide). Ainsi, la décharge électrostatique de 30 000 V d’une moquette est inoffensive, car l’énergie est infime. En revanche, il suffit de s’approcher d’une installation haute tension de 30 000 V pour risquer sa vie en raison du risque de surcharge (arc électrique) et, partant, de flux électrique élevé.
La résistance de notre corps varie entre 700 et 1000 ohms. Il suffit donc de 50 V pour être traversé par un courant mortel de 50 mA. L’électricité peut avoir des conséquences funestes dès 10 mA: passé ce «seuil de non-lâcher», des crampes musculaires clouent la victime au conducteur de courant, faisant augmenter la durée d’exposition et donc la gravité des blessures.

Quand faut-il consulter un médecin?

L’électricité est pernicieuse: souvent, ses dommages ne sont pas immédiatement perceptibles. Elle peut troubler l’équilibre électrolytique de sorte que le coeur émette des battements de plus en plus irréguliers, pour finir par subir des soubresauts, vaciller, voire s’arrêter. Après une décharge électrique, il est donc impératif de se rendre à l’hôpital ou de consulter un médecin, même si on se sent bien. En cas de palpitations, de pouls irrégulier, d’insuffisance respiratoire ou de crampes dans la poitrine, il faut appeler une ambulance sans attendre.

Le non-respect des règles, principale cause d’accident

Ces accidents sont majoritairement dus au non-respect des «5 + 5 règles vitales». Des connaissances insuffisantes, la précipitation, la distraction, l’ignorance de l’état d’une installation, l’incompétence ou l’utilisation d’outils inadaptés peuvent aussi en être la cause. D’après l’ESTI, il suffirait d’observer les règles applicables aux travaux hors tension pour éviter la moitié des accidents. L’installation de disjoncteurs permettrait de prévenir la plupart des accidents liés à la basse tension. Les supérieurs doivent assumer leurs responsabilités en s’assurant du respect systématique des «5 + 5 règles vitales», ce qui passe par la formation des personnes non qualifiées comme des professionnels chevronnés.

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