Une prévention efficace grâce à la responsabilité partagée
Thomas Tschopp est directeur et préposé à la sécurité de l’entreprise Rero SA, à Waldenburg. Faute d’être parvenu à améliorer la sécurité au travail seul, il mise aujourd’hui sur le partage des responsabilités au sein de son équipe de direction. Retour sur une success story.
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Brûlures par caustique, blessures aux mains, aux pieds et aux yeux, chutes... En tant que préposé à la sécurité dans la branche du traitement des métaux, Thomas Tschopp a été confronté à des accidents très divers ces dix dernières années. Son entreprise en enregistrait souvent plus que la moyenne de la branche. La direction s’est donc fixé comme objectif de réduire le nombre d’accidents professionnels à un maximum de cinq par an.
Des tentatives infructueuses
Rero a d’abord introduit de nouveaux gants et de nouvelles chaussures de sécurité. «Nous n’avons alors quasiment plus enregistré de piqûres au niveau des mains ni de blessures au talon», explique le directeur. L’entreprise a en outre promis une prime à l’ensemble du personnel en l’absence d’accident professionnel pendant un an. «Durant plusieurs années, nous n’avons pas pu verser de montants très importants. Pour atteindre l’objectif fixé par la direction, il fallait donc prendre d’autres mesures.»
Un avertissement mutuel
Thomas Tschopp se rendait souvent dans les ateliers de production pour s’assurer que tous les collaborateurs et collaboratrices portaient des lunettes de protection. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’ils se prévenaient mutuellement de son arrivée. À peine avait-il le dos tourné qu’ils enlevaient de nouveau leurs lunettes. Il se sentait donc seul face au problème.
Miser sur la responsabilité
Thomas Tschopp est aujourd’hui convaincu qu’il est fondamental de répartir la responsabilité de la sécurité sur plusieurs épaules. Depuis quatre ans, l’équipe de direction organise avec la Suva des ateliers dédiés à différents aspects de la sécurité au travail. Elle travaille également sur sa compétence communicative, par exemple pour dire de façon appropriée à une personne d’une autre division qu’elle doit mieux se protéger.
La sécurité, partie intégrante de la culture
Les collaboratrices et collaborateurs étrangers peuvent prendre des cours de langue car, comme l’indique Thomas Tschopp: «Tout malentendu représente un risque pour la sécurité.» Ce n’est plus le préposé à la sécurité qui réalise les enquêtes d’accident, très fastidieuses, mais les supérieures et supérieurs directs. Cela leur permet d’identifier des possibilités d’amélioration. En outre, ils effectuent eux-mêmes des audits dans leur service et se servent des résultats pour discuter avec le personnel de la sécurité. Thomas Tschopp en est convaincu: «La sécurité est ainsi devenue progressivement une partie intégrante de la culture d’entreprise.»
Objectif zéro accident
Comme le nombre d’accidents diminue depuis 2020, la direction a placé la barre encore plus haut et vise zéro accident professionnel. Elle est en voie d’y parvenir cette année.
Thomas Tschopp observe par ailleurs une évolution dans le comportement du personnel et des cadres: ils portent leurs EPI qu’il soit là ou non. «C’est certainement le fruit des efforts déployés par notre direction depuis plusieurs années en faveur de la sécurité au travail. Nous avons réussi à faire comprendre aux collaborateurs et collaboratrices que leur santé nous tient à cœur.»
Qu’est-ce que la culture de prévention?
Une culture de prévention concrète s’articule en six dimensions liées entre elles, la communication constituant l’élément central. Les entreprises devraient investir dans ces champs d’action pour ancrer la sécurité et la santé dans le quotidien professionnel et dans les loisirs.
Cet article porte sur la dimension «Responsabilité»: les collaborateurs et collaboratrices assument la responsabilité de leur propre sécurité, mais aussi de celle de leurs collègues. Ils portent les EPI de leur plein gré ou savent dire STOP si la situation le requiert.
Vous trouverez ici de plus amples informations sur les six dimensions de la culture de la prévention.